Terminé, enfin. Deux mots, pas plus, pour faire entendre ma déception.
Je suis contente d’avoir refermé ce roman, Saisons des feux, le premier de Naná Howton. Je suis contente et triste à la fois, car j’aurais voulu l’apprécier ce livre qui se déroule dans ce pays qui me fascine tant, le Brésil.
Malheureusement, seule, la dernière partie m’a emportée. Quand je voyais l’histoire traîner en longueur dans les premières parties, je pressentais que l’action se déroulerait à la fin : je ne me suis pas trompée. J’ai tenu bon pour ne pas l’abandonner ou ne pas sauter de pages, de chapitres… j’ai tenu : par respect pour l’autrice, son travail d’écriture et parce que ce roman m’a été offert par les éditions Des Femmes – par l’intermédiaire de Babelio, dans le cadre de Masse critique de janvier.
Naná Howton s’adresse, selon moi, à un lectorat qui connaît déjà l’histoire du Brésil. Car le marquage temporel vient tard dans le récit. Le temps défilait inégalement et quelques fois, je ne savais plus si des semaines ou des mois s’étaient écoulés.
Il m’a manqué le cadre temporel.
Elle m’a manqué l’ambiance, l’atmosphère que je m’étais imaginée, si particulière. Comment en aurait-il pu être autrement avec le Brésil si différent de la France ?
Malgré les actes de violences, malgré la dureté et pauvreté de la vie dans ce pays, je n’ai pas ressenti les émotions des personnages. Je me suis sentie éloignée. Éloignée de tous et de tout. Pourquoi ne pas avoir choisi un récit à la première personne ? Pourquoi ne pas avoir choisi Smiley comme narratrice ?
Je suis triste de ne pas apprécier ce roman. Je suis triste et frustrée car les thèmes abordés m’intéressent, me passionnent. Malheureusement, je suis restée sur le bas-côté à regarder l’histoire défiler… Dommage.
Un rendez-vous manqué.
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Howton, Naná. Saisons des feux. Trad. de l’anglais (États-Unis) par Isadora Matz. Éditions Des Femmes, 2023. 480 pages. EAN 9782721009876.

Dommage. Je n’ai lu qu’une seule écrivaine brésilienne dans ma vie- Clarice Lispector – et je n’avais pas aimé non plus. Mais il y en a très certainement de bonnes. Merci de cette chronique ! Bonne journée à toi
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Naná Howton est d’origine brésilienne, mais elle est américaine et a écrit son roman en anglais. Cela se ressent. J’ai éprouvé les mêmes sensations quand j’avais lu Laura Kasischke (Esprit d’hiver), et les récits de deuils de Joyce Carol Oates et Joan Didion. Il y a un côté lisse dans leurs écritures, les émotions des personnages n’arrivent pas jusqu’à moi, l’ambiance est mal retranscrite. Et pourtant, dans les livres de ces quatre écrivaines (Howton, Kasischke, Oates et Didion), il y a des scènes de violences… je n’ai rien éprouvé en les lisant, aucun mal à l’aise et cela m’a mis à l’aise.
J’avais tenté de lire Clarice Lispector et comme toi, je n’ai pas accroché… je pense ma tourner vers la littérature des favelas ou des romans policiers (polar, etc), peut-être aurais-je ce que je recherche.
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Je reconnait qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais, j’ajoute que j’étais très heureux d’être comparé à Kasischke, Oates et Didion. Pas mal pour une débutante si les fans de celles-là achètent aussi mon livre. 🙂 Nous, les écrivains, vivons de la connexion avec nos lecteurs, alors je dirait à vos lecteurs de donner une chance à mon livre après qu’ils cherchent d’autres critique en ligne.
Il y a si peu d’espace pour parler de livres, je suis reconnaissant à ceux qui en parlent. Alors, merci de m’avoir lu. Merci beaucoup d’être un blogueur de livres — les livres ont besoin d’alliés en ces jours où les écrans règnent! Por favor, n’abandonnez pas les écrivains brésiliens, — il y an a pour tous les goûts comme en France et aux États Unis. Et je dirais que si vous aimez les romans policiers et le Brésil, essayez Bufo & Spallanzani, de Rubem Fonseca. A logo et thanks again!
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Avant tout, je tiens à vous remercier pour votre message qui me touche.
Cela m’est toujours difficile d’écrire sur un roman que je n’ai pas tellement apprécié. Mais, comme vous le dites si bien, une écrivaine ne peut pas plaire à toutes les lectrices, lecteurs. Toutefois, peut-être aimerais-je votre prochain roman ? Quand, j’aurais lu davantage d’écrivains brésiliens ?
Mon amour pour le Brésil a commencé en visionnant une telenovela brésilienne (Da cor do pecado), est-ce lié à cela que je n’ai pas accroché avec votre roman ? La fiction télévisuelle et la littérature brésiliennes montrent-elles une vision différente de la culture, de la réalité du pays ? Je me suis posée la question. Peut-être qu’une relecture de votre roman me permettrait d’avoir un autre regard ?
Je découvre, je suis novice en littérature brésilienne, mais j’ai quelques livres d’écrivains brésiliens sur mes étagères. J’espère les lire en juin-juillet-août.
Merci encore pour votre message et pour vos recommandations.
Au plaisir de vous relire avec votre prochain livre ! I hope…
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Oh oui, il y a un très grand écart entre ce que l’on voit dans les telenovelas brésiliennes et la réalité de la vie des brésiliens. Les Telenovelas offrent un répit, une grande distraction des problèmes. Je ne veux pas les dénigrer, parce que je sais qu’en réalité personne ne veut voir la misère tout le temps, surtout quand elle fait partie de notre quotidien.
Parce qu’elles sont devenues un tel produit d’exportation dans les années 80, beaucoup d’entre les telenovelas sont devenues des vitrines pour augmenter le tourisme au Brésil. Je crois qu’il avait même d’argent de secretariat du tourism pour quelques. C’est une bonne chose pour l’économie, mais cela s’effondre contre ceux d’entre nous qui vendent une vision différente, plus réaliste, du pays. 🙂
Et pour parler de la question sur un choix de point de vue du récit (narrateur 1ère ou 3ème personne), parfois on choisit la 3ème personne quand le récit est trop personnel et emprunte à des événements réels de notre vie. Le récit, alors, nos donne une certaine distance avec le texte, une couche de protection… autrement, on ne pourrait même pas l’écrire!
Sur le temps: je ne dirai pas que je l’ai fait exprès parce que parfois l’écrite est une action inconsciente, mais parfois, les écrivains laissent le temps confus pour donner aux lecteurs la sensation de chaos qui imprègne le moment historique. Et Saisons des Feux, certainement se déroule dans un moment de chaos sans précédent pour le brésil.
Bon, c’était bien la conversation, mais il faut que j’aille écrire le prochain…
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Je souris en vous lisant. Car, vous confirmez mes ressentis, mes impressions et autres analyses : à propos des telenovelas et de votre livre.
Effectivement, la telenovela que j’ai visionné offrait une vision édulcorée du Brésil, malgré les scènes de violences ou de pauvreté. C’est loin de la réalité que je vois dans les médias ou partagée par des habitants auxquels je suis abonnée sur les réseaux sociaux.
J’avais compris à la lecture de votre biographie et du roman que ce dernier est d’inspiration autobiographique. Effectivement, la troisième personne permet une distance que le « je » exclue. Et je sais que publier une partie de sa vie n’est pas évident, même si nous souhaitons témoigner, dire une réalité. Je le sais car j’écris sur mon blog et quand il s’agit d’écrire sur ma vie, mes épreuves et mes souffrances (qui sont incomparables à une femme brésilienne), je mets de la distance en écrivant de façon poétique. J’imagine ce que cela a dû être pour vous : écrire un livre, être publié à l’international.
Le temps : Peut-être qu’en le lisant en version anglaise (version originale), je l’aurais ressenti différemment et plus proche de ce que vous souhaitiez faire ressentir.
Malheureusement, je ne suis pas douée en anglais. Je me tourne vers l’apprentissage du portugais afin qu’un jour, je lise en portugais.
Oui, je suis impatiente de lire !
Bonne écriture !
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