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AMOUR, PASSION, TRAHISON… DES LIVRES

L’amour… il y a les premiers émois, puis la passion, quelques fois la jalousie et la trahison pour une fin tragique. Il y a aussi l’éternel amour, le seul, l’unique, celui qui vous marque toute une vie. La littérature sait décrire ce sentiment. Voici ma sélection des plus belles histoires d’amour.

JE LES AI LUS…

Charlotte Brontë, Jane Eyre
Folio, 2012. (ma chronique)
D’où vient que nous revenions toujours à Jane Eyre avec le même attrait? Avec le sentiment d’y trouver le romanesque porté à un degré de perfection? Le roman offre un concentré de ce que le genre peut produire : l’histoire d’une formation, l’affrontement d’un être solitaire avec sa destinée, la passion, la peur, le mystère. C’est la révolte d’une humiliée, d’une femme inconvenante parce qu’elle s’oppose aux hommes. Jane est sauvage, directe, déjà féministe. Face à elle, le «cygne noir», Rochester, séducteur sulfureux, sadique et tendre, père et amant.
Cette voluptueuse autobiographie déguisée – derrière Jane, on devine Charlotte – donne l’impression d’une âme parlant à l’âme.

Emily Brontë, Hurlevent
Folio, 2015
Écrit sous un pseudonyme masculin, paru en 1847, Hurlevent est le premier et le seul roman d’Emily Brontë, qui mourra un an plus tard. Ce livre aux péripéties violentes, qui fit scandale et fascina des générations d’écrivains – de Virginia Woolf à Patti Smith, en passant par Georges Bataille –, raconte l’histoire d’un amour maudit, dont l’échec pèse sur toute une famille et sur deux générations, jusqu’à l’apaisement final.

Guy de Maupassant, Une vie
Folio, 1999. (ma chronique)
Obligée à une adolescence cloîtrée, Jeanne consacrait son ennui à cultiver ses rêves. Enfin libérée du couvent par ses parents, elle entame, confiante, son existence de femme. Le chatoiement de la nature la fascine et n’en finit pas de l’émouvoir. Au milieu de l’univers en fête se dresse soudain un homme : elle en tombe amoureuse. Paru en 1883, ce récit est l’une des rares incursions de Maupassant dans le registre romanesque. Une vie est l’histoire d’une femme, de son mariage et de ses suites, d’un univers subitement rétréci à la courte mesure d’un homme. Vivre, c’est pleurer ses rêves. Jeanne le sait, mais ignore comment renoncer à ces songes qui viennent parfois interrompre nos printemps.

Lucy Maud Montgomery, Anne de Green Gables
Monsieur Toussaint Louverture, 2020
Cheveux désespérément roux, visage constellé de taches de rousseur, Anne Shirley est une petite fille curieuse, pleine d’énergie, souvent perdue dans ses pensées, parfois d’une gravité solennelle, sans aucun doute intemporelle. Difficile de résister à ce petit bout d’humanité de onze ans parfaitement imparfait, héroïne d’une série de romans qui a su conquérir des millions de lecteurs à travers le monde, Anne de Green Gables, écrit par Lucy Maud Montgomery, et dont le premier tome parut en 1908. Orpheline à l’esprit vif, à l’imagination sans bornes et qui adore employer de « grands mots », Anne se retrouve par erreur chez Marilla et Matthew Cuthbert qui attendaient un garçon pour les aider à la ferme.

Edith Wharton, Été
Éditions 10/18. (ma chronique)
Le village de North Dormer, en Nouvelle Angleterre, abrite une communauté puritaine et étriquée au sein de laquelle la belle Charity vit et, surtout, s’ennuie. Adoptée enfant par le notable du village, le vieux Royall, Charity est née dans la « montagne », un endroit dont on parle tout bas et en se signant, un lieu sauvage qui a dû la marquer de son empreinte. Son insaisissable différence attire immédiatement l’attention de Lucius Harney, jeune architecte de la ville venu se perdre à North Dormer pour croquer des habitats traditionnels. Très vite, Charity s’éprend passionnément de lui…

Marguerite Duras, L’amant
Les Éditions de Minuit, 1984. (ma chronique)
Roman autobiographique mis en image par Jean-Jacques Annaud, « L’amant » est l’un des récits d’initiation amoureuse parmi les plus troublants qui soit. Dans une langue pure comme son sourire de jeune fille, Marguerite Duras confie sa rencontre et sa relation avec un rentier chinois de Saigon.
Dans l’Indochine coloniale de l’entre deux-guerres, la relation amoureuse entre cette jeune bachelière et cet homme déjà mûr est sublimée par un environnement extraordinaire. Dès leur rencontre sur le bac qui traverse le Mékong, on ressent l’attirance physique et la relation passionnée qui s’ensuivra, à la fois rapide comme le mouvement permanent propre au sud de l’Asie et lente comme les eaux d’un fleuve de désir.

Marguerite Duras, L’amour
Folio, 1992
«Elle ouvre les yeux. Elle le voit, elle le regarde. Il se rapproche d’elle. Il s’arrête.
Il demande :
– Qu’est-ce que vous faites là… il va faire nuit.
Elle dit qu’elle regarde :
– Je regarde.
Elle montre devant elle la mer, la plage, la ville blanche derrière la plage, et l’homme, qui marche le long de la mer.
Elle dit :
Ici c’est S. Thala jusqu’à la rivière. Et après la rivière c’est encore S. Thala.»

Françoise Sagan, Aimez-vous Brahms…
Pocket, 2009
Paule se mira dans son miroir et y vit « une autre Paule passionnément préoccupée de sa beauté et passant difficilement du rang de jeune femme au rang de femme jeune ». Cette phrase, mélancolie soutenue, si pleine de la « petite musique » chère aux admirateurs de Françoise Sagan, donne la note de ce si célèbre roman, porté à l’écran par Anatole Litvak.
Paule… décoratrice de mode délaissée par son amant, adorée par un jeune homme de quinze ans son cadet, inquiète, hésitante au seuil d’une nouvelle liaison – amour, passion, toquade ? –, tourmentée par un désir désespéré de bonheur, de jeunesse… Une femme de (presque) quarante ans dont Sagan nous livre ici le portrait tendre, ironique, lucide.

Mélissa Da Costa, Tout le bleu du ciel
Le livre de poche, 2020
Petitesannonces.fr : Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple. Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce. Trois jours plus tard, devant le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d’un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence. Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile.

Robert James Waller, Sur la route de Madison
Pocket, 2011
Francesca Johnson, fermière de l’Iowa, était seule cette semaine-là ; son mari et ses enfants s’étaient rendus en ville pour la foire agricole. Sa rencontre avec Robert Kincaid, écrivain-reporter qui photographiait les ponts du comté de Madison, eut lieu au cours de l’été 1965. Dès leur premier regard, ils surent qu’ils étaient faits l’un pour l’autre de toute éternité. Ils ne disposaient que de quelques jours pour se connaître, s’aimer et vivre une vie entière de passion silencieuse, avide et sans espoir.
Un livre culte, best-seller mondial, qui inspira l’un des plus grands films de Clint Eastwood.

J’AIMERAIS LES LIRE…

Léon Tolstoï, Anna Karénine
Folio, 1994
« Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon. » Ainsi s’ouvre ce grand roman du couple, de la passion amoureuse et de la tentation. Anna Karénine est une jeune et belle femme de la noblesse russe. Alors qu’elle se rend à Moscou pour voir son frère dont l’infidélité a été révélée, elle tombe sous le charme du brillant mais frivole comte Vronski. C’est la naissance d’une passion. Abandonner mari et enfant, elle y songe. Mais que dirait la bonne société ? Jusqu’où cette liaison interdite peut-elle mener ? Témoin impuissante de leur idylle, Kitty, qui aime secrètement Vronski, refuse la main de Levine, qu’elle connaît pourtant depuis l’enfance. Satire des mœurs de son temps, Anna Karénine (1878) dénonce le carcan des conventions sociales dans une fresque sociale éblouissante. Tolstoï semble poser cette simple question : l’engagement dans le couple est-il aussi une dépossession de soi ?

Madame de Villeneuve, La Belle et la Bête
Folio, 2010
«Le monstre se fit entendre. Un bruit effroyable, causé par le poids énorme de son corps, par le cliquetis terrible de ses écailles et par des hurlements affreux, annonça son arrivée. En voyant approcher la Bête, qu’elle ne put envisager sans frémir en elle-même, la Belle avança d’un pas ferme, et d’un air modeste salua fort respectueusement la Bête. Cette démarche plut au monstre. Se retournant vers la Belle, il lui dit : « Bonsoir, la Belle ».»
Gabrielle-Suzanne de Villeneuve (1685-1755) est l’auteur de l’un des contes de fées les plus célèbres de la littérature française. Venue tardivement à la littérature, elle est également l’auteur de plusieurs autres contes et romans, parmi lesquels La Jardinière de Vincennes qui connut un grand succès.

Gustave Flaubert, L’éducation sentimentale
Folio, 2005
Peinture acerbe d’une France du XIXe siècle devenue esclave des codes de la bourgeoisie, L’Éducation sentimentale trace le parcours amoureux d’un jeune homme, Frédéric, épris d’une femme mariée, Madame Arnoux, dont l’image ne le quitte plus. Par sentimentalisme, le héros se complait dans un amour romantique. Mais Frédéric n’est pas à la hauteur de la passion qu’il éprouve : les mesquineries humaines ne cessent de le rattraper, et achèvent de maculer l’attachement céleste qu’il croit ressentir. Dans une France où s’annonce la Révolution de 1848, Flaubert n’épargne rien à ces amants anachroniques, en faisant de Frédéric un idéaliste fourvoyé et de Madame Arnoux une Princesse de Clèves égarée. C’est pourtant chez ces êtres décalés que Flaubert décèle la grâce émouvante des amours boiteuses.

Jorge Amado, Dona Flor et ses deux maris
J’ai lu, 2012
Bahia, jour de carnaval. Après un énième excès, Vadinho, joueur et coureur invétéré, s’effondre en pleine rue, laissant derrière lui une veuve éplorée, la belle dona Flor. Appréciée de tous, cuisinière émérite, dona Flor se console rapidement en épousant le très respectable docteur Teodoro. Mais cette existence calme et ordonnée vole en éclats le jour où la jeune femme trouve Vadinho étendu, nu, sur son lit. Invisible à tous, l’homme s’est réincarné pour la seule dona Flor et entend bien jouir de ses droits de mari.

Chimamanda Ngozi Adichie, Americanah
Folio, 2016
«En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire.» Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique, qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsqu’on change de pays, et lorsque la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés? De son ton irrévérencieux, Chimamanda Ngozi Adichie fait valser le politiquement correct et nous offre une grande histoire d’amour, parcourant trois continents d’un pas vif et puissant.

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12 réflexions au sujet de “AMOUR, PASSION, TRAHISON… DES LIVRES”

  1. Bonjour Éléonore. C’est drôle que tu cites « Été » d’Edith Wharton car je suis justement en train de le lire. Il ne me reste plus qu’une vingtaine de pages avant de le finir. Je l’apprécie ! Charity est un beau personnage de jeune fille libre, fière et passionnée. Merci d’en avoir parlé ! Bonne journée à toi 🙂

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  2. C’est vraiment bien cet article sur les romans d’amour, on a envie d’y puiser des idées de lecture 😊. Je citerais aussi L’amour au temps du choléra de Gabriel Garcia Marquez, Aziyadé de Loti, Tristan et Iseut… Vive l’amour dans la littérature… et pas seulement ! 😊

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  3. Très belles lectures : j’en ai lu certaines avec délice.
    Et cette magnifique phrase que je note dans mon carnet « Vivre, c’est pleurer ses rêves » !
    Dans ta liste à lire : je me souviens de Jorge Amado, j’en ai lu plein quand j’avais 18 ans J’adorais son univers et j’étais totalement fascinée par le Brésil !

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    1. Merci.
      Je suis depuis quelques années totalement passionnée par le Brésil. Je n’ai encore presque rien lu de la littérature brésilienne, mais j’espère très vite remédier à cela.

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  4. Jolie sélection ! De ta liste, je n’ai lu que Jane Eyre (un de mes romans préférés), Les Hauts de Hurlevent (que personnellement je ne qualifie pas d’histoire d’amour), Anne de Green Gables, Eté, Anna Karenine (coup de coeur !) et La Belle et la Bête (mon conte préféré). Je n’ai pas lu Sur la route de Madison mais j’ai vu le film quand j’étais ado et j’ai fini en larmes.

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    1. Merci pour ton message.
      J’ai tellement hâte de lire Anna Karénine… mais, d’autres livres attendent sur mes étagères.
      Le film “Sur la route de Madison” est magnifique et je l’ai préféré au roman…

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  5. Sélection bien variée! Jane Eyre est en effet pour moi aussi une des plus belle histoire d’amour. J’y mettrais également La nuit des temps de Barjavel, En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut, et Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell.

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    1. Merci.
      Ah. “La nuit des temps”, est un mauvais souvenir du collège, pour moi. Quant à “Autant en emporte le vent”, je n’ai lu que le premier tome (éditions Gallmeister)… l’héroïne est tellement détestable.
      Je note le Bourdeaut. Toujours pas lu.

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