Des Lectures

JOAN DIDION, L’ANNÉE DE LA PENSÉE MAGIQUE

Elle n’a pas eu à se souvenir du Noël passé, de celui de 2003 ni de tous les autres. Elle n’a pas eu à se souvenir des derniers jours de John, cette année encore. Elle n’a pas eu à s’en souvenir car elle n’a pas eu de Noël. Joan Didion n’a pas eu de Noël sans John ni Quintana. Joan est décédée ce 23 décembre.

Elle laisse derrière elle des articles, des livres et toute une génération de journalistes endeuillée. Elle laisse.

J’ai commencé L’année de la pensée magique aux alentours du 5 décembre, jour des 87 ans de l’écrivaine, et je l’ai terminé quelques jours après son décès.
(curieux comme les dates me marquent, comme j’aime les faire coïncider.)
L’année de la pensée magique retrace la mort de John Gregory Dunne, son mari, et la première année sans lui. Joan Didion ne réalise pas ce décès, au début… Sa fille, Quintana, étant toujours hospitalisée.

Les circonstances ont-elles enfoui les émotions de l’autrice ? Ou est-ce le temps passé qui efface les sensations à l’instant T ?
Comme Joyce Carol Oates, dans son récit J’ai réussi à rester en vie, j’ai trouvé Joan Didion distante, légèrement froide dans ses mots. Elle reste factuelle et partage des anecdotes et autres souvenirs sans entrer dans le vif du sujet ; elle se cache derrière les trop nombreuses références et nombreux extraits d’ouvrages ; seuls, les premiers et derniers chapitres m’ont intéressée : elle s’y livre davantage.
Je souhaitais lire son expérience sur le deuil, ses réflexions sur la mort de l’être aimé, ses interrogations… Je voulais un écrit plus profond, je suis déçue comme cet été avec Joyce Carol Oates.

J’ai nettement préféré les récits d’Anne Liu et de Véronique de Fombelle sur le même thème.

L’année de la pensée magique, Joan Didion
Traduit par Pierre Demarty (anglais, États-Unis)
Le livre de poche, 2009
ISBN. 978-2-253-12633-1

15 réflexions au sujet de “JOAN DIDION, L’ANNÉE DE LA PENSÉE MAGIQUE”

  1. Quand on écrit sur le deuil il ne doit pas être facile de trouver le ton juste. J’imagine que l’autrice ne voulait pas tomber dans le pathos et le désespoir. Mais trop de froideur ça ne va pas non plus. Belle fin d’année à toi Éléonore !

    Aimé par 1 personne

    1. C’est compliqué, effectivement. Je donne mon avis en n’ayant pas connu le deuil de mon mari.

      La froideur, la distance sur l’événement ne me gênent pas, même pour exprimer ses sensations, ses émotions, car la mort peut laisser de marbre.
      En revanche, parler de souvenirs, d’anecdotes, je ne vois pas le rapport… il ne s’agit plus d’essai sur le deuil selon moi, mais d’une biographie d’instants choisis…

      Aimé par 1 personne

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