Retrouver le chemin de l’écriture, celui des avis littéraires ; tant de mois – presqu’un an – se sont évanouis depuis mon dernier avis. Alors à présent, par où commencer ? Puis-je me contenter d’un simple « J’ai aimé… » ? Tel le ressac, mes idées vont et viennent, s’entrechoquent dans ma tête ; j’hésite, je n’ose pas, je n’ose plus. Et puis…
j’y vais ! Je me lance !
L’été s’est invité dans mes dernières lectures : l’été et sa chaleur, parfois étouffante ; l’été des souvenirs, quand ressurgit le passé et offre une deuxième chance. L’été. L’évasion… cap vers de nouveaux possibles.
En Espagne, sur la route menant à Madrid, l’ambiance est lourde, orageuse, à Dix heures et demie du soir en été. Que se profilera-t-il donc, dans la nuit ? Jusqu’à quel point Maria se noiera-t-elle dans les verres de Manzanilla ? Le temps qu’il fait n’est que le reflet des relations entre Maria et Pierre, et Claire, et Judith, et… Maria ne fait qu’une avec cet air qui lui colle à la peau. Maria observe, s’imprègne. Maria boit, et boit encore, Maria avance, s’enfonce dans la nuit en marchant sur un fil, tombera-t-elle ? Verra-t-elle le nouveau jour se lever ?
Il y a dans les romans de Marguerite Duras, à mes yeux, une sombre lumière et parfois, une lumineuse noirceur ; et toujours, il y a cet éblouissement par ses mots, aussitôt mis en images ; il y a aussi ce peu où tout est dit, car le reste se ressent, se vit, se lit entre les lignes. Dix heures et demie du soir en été n’échappe pas à tout cela. La puissance est là, une fois de plus. Tout comme la lumière, tantôt discrète comme les étoiles, souvent illusion dans ces verres de Manzanilla, et tellement éclatante qu’elle en devient étouffante sous ce soleil d’été espagnol.
C’est l’été également, à Jérusalem, Iris étouffe sous le poids de la douleur ou serait-ce ce présent qui l’enferme, quand son passé s’invite, lui offrant une deuxième chance ? Les anciennes douleurs ressurgissent et rompent l’équilibre de sa vie. Péniblement, elle avance… mais quel chemin suivre et avec qui ?
La douleur qui hante, se répand… Bouleversant et perturbant roman de Zeruya Shalev, où douceur et brutalité se mêlent, où espoir et désespoir s’affrontent.
Et c’est Le mal de vivre de Barbara qui résonne dans la Douleur, à Dix heures et demie du soir en été.
Dix heures et demie du soir en été, Marguerite Duras. Folio, 1986. Première parution en 1960, Gallimard.
Douleur, Zeruya Shalev. Traduit de l’hébreu par Laurence Sendrowicz. Folio, 2018.
Je suis heureuse de te retrouver Éléonore, » une lumineuse noirceur » que c’est beau et juste à propos de Duras.
Le livre de Zeruya Shalev m’attend !!!!
Et Barbara me touche, le mal de vivre et le cœur bat fort…….
Bises de l’océan pour toi qui l’aime tant 🌊
J’aimeJ’aime
Ah Duras… immense. Je suis loin de tout connaître d’elle. Mais pour moi inoubliable, ses textes lus par Delphine Seyrig et orchestré par Steven Brown. Si vous ne connaissez pas, jetez une oreille ; j’espère que ça la charmera : https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_mvZjT3WAljVqTb7sgE8NjyUmqZ1mmIix4
J’aimeJ’aime
inoubliables avec un s, orchestrés avec un s. (Penser à se relire avant d’envoyer, en capitales…)
J’aimeJ’aime